Le compte à rebours touche à sa fin pour les fans de MotoGP™, avec le coup d’envoi de cette saison 2022 qui sera donné dans tout juste quelques jours au Qatar : un premier Grand Prix, organisé de nuit, comme le veut la tradition depuis maintenant 14 ans, plus ouvert que jamais.
Quartararo
En effet, on pourrait recenser quatre ou cinq favoris… encore que, de nombreuses incertitudes planent à leur sujet. Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) a certes décroché le titre en 2021, le tout premier d’un Français en catégorie reine, mais sur les derniers rendez-vous, les Ducati lui avaient réellement donné du fil à retordre, surtout celle de Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team). Et à son plus grand regret, la M1 n’a pas autant progressé cet hiver, bien que le Niçois parvenait à compenser en se hissant - à la différence des autres représentants Yamaha – dans le Top 10 à chacun des Tests ! Statistique malgré tout encourageante pour ‘El Diablo’ : la marque aux diapasons est contre toute attente le constructeur qui a le plus triomphé à Lusail, avec dix victoires en 18 courses disputées sur cette piste. D’ailleurs l’ultime vainqueur en date au Qatar n’est autre que… lui.
Bagnaia
Toutefois, s’il y a bien une machine qu’il faut craindre sur ce tracé, comportant une ligne droite de plus d’un km, c’est bien la Desmosedici. Joan Mir (Team Suzuki Ecstar) en avait fait l’amère expérience l’an passé, en se faisant déposer sur la ligne par Johann Zarco (Pramac Racing) et Francesco Bagnaia, qui l’avaient délogé du podium. Ducati y a triomphé à cinq reprises : dernier succès en date en 2019 avec Andrea Dovizioso. À vrai dire, les rouges peuvent faire parler toute la puissance de leur moteur. Néanmoins encore faut-il savoir gérer tous ces chevaux ; point qui leur avait posé quelques soucis en début de pré-saison. Preuve en est Francesco Bagnaia n’a jamais vraiment figuré aux avant-postes, que ça soit en Indonésie ou en Malaisie. Alors réussiront-ils à mettre au point cette GP22 au fort potentiel suffisamment vite, pour ne pas perdre trop de terrain sur leurs rivaux ? Telle est la question. Pour rappel, ce qui avait fait défaut au transalpin en 2021, c’était sa régularité. Et le n°63 n’est pas à l’abri non plus de se faire voler la vedette par un Jorge Martín (Pramac Racing), qui en avait mis plein la vue pour ses débuts lors de la précédente édition, par son coéquipier Jack Miller (Ducati Lenovo Team) ou même par un Johann Zarco (Pramac Racing), détenteur du record de vitesse sur ce circuit.
Márquez
Autre menace à prendre très au sérieux : les Honda, qui rarement avaient fait l’objet de changements aussi radicaux ces dernières années. Et visiblement cette nouvelle RC213V a l’air de bien marcher, comme en atteste ce meilleur temps signé Pol Espargaró (Repsol Honda Team) à Lombok. Le Catalan sait en vérité qu’il doit s’affirmer pour avoir une chance de conserver son guidon ; souhait que partagent ses dirigeants… Cela dit tout dépendra de ses résultats ! Takaaki Nagakami (LCR Honda Idemitsu) et Alex Márquez (LCR Honda Castrol) se trouvent dans une situation relativement similaire. Quant à Marc Márquez (Repsol Honda Team) c’est peut-être celui que l’on devrait le plus redouter, même si cette moto se pilote moins sur l’avant. Seule interrogation : sa condition physique. L’octuple Champion du Monde est-il parfaitement désormais remis de son bras ? Ses problèmes de diplopie ne paraissent en tout cas plus qu’un vieux souvenir.
Mir
Côté Suzuki, on a aussi grandement progressé cet hiver. Assez pour ne pas se faire croquer à l’accélération ? Rien n’est moins sûr… Quoi qu’il en soit, les GSX-RR étaient légèrement mieux placées sur un tour ; ce qui leur éviterait de produire tout un effort pour remonter, sachant que la Q2 n’était pas leur fort jusqu’à présent.
Les outsiders
À cela s’ajoute Aprilia, unique firme à encore disposer de concessions, et qui en a manifestement bien fait usage. Les RS-GP semblent bien plus proche de leurs adversaires... De là à pouvoir jouer le podium ? Nous le saurons bientôt.
De son côté KTM n’aura pas forcément fait d’étincelles durant l’intersaison. Cependant Hervé Poncharal a encore rappelé dans une récente interview que leur stratégie avait été tout autre. Cette dernière consistait à faire évoluer leur modèle 2021 par petites touches, pour mieux se situer par rapport à la concurrence. Alors comment s’en sortiront-ils sur une piste, réputée peu favorable ?
Qu’importe, avec pas moins de 14 Champions du Monde sur la grille (un record !), cette première épreuve de l’année nous réservera sans nul doute du grand spectacle. À noter que parmi les Tops 15 les plus serrés de la catégorie reine apparaissent trois manches à Lusail ; celle remportée par notre Français faisant office de référence avec ses 8.928 secondes.
Rendez-vous donc ce vendredi à partir de 11h40 pour la première séance d’essais libres MotoGP™.