Le Yoshimura SERT Motul a signé une seconde victoire consécutive en Championnat du monde d’Endurance de la FIM, lors de la course des 24 Heures Motos aujourd’hui, ouverture pleine d’action de la dixième saison de l’EWC promue par Warner. Bros Discovery Sports.
L’équipe alignant une Suzuki a triomphé dans cette 47e édition de la course basée au Mans après l’avoir fait en septembre dernier lors d’un Bol d’or décisif pour le titre. Mais si la contribution de ses pilotes Gregg Black, Dan Linfoot et Étienne Masson a été la clé du succès sur le Circuit Bugatti, les choses ont été rendues plus faciles quand Karel Hanika est tombé peu avant le cap des 16 heures alors qu’il menait avec quatre tours d’avance.
Ce qui aurait pu être un début de défense idéal de son titre EWC pour le Yamalube YART Yamaha EWC Official Team s’est transformé en une occasion manquée. La structure autrichienne a établi de nouveaux records du tour tant en qualification qu’en course, et elle a mené la course confortablement jusqu’à cette erreur inhabituelle, dans des conditions froides, qui l’a fait reculer à la troisième place finale derrière le BMW Motorrad World Endurance Team.
“C’est toujours bon de finir la course mais l’objectif est de gagner”, a déclaré Black. “On l’a fait en 2021 et 2022, mais ces courses avaient été un peu plus faciles car on avait pu se relâcher vers la fin. On était à peu près aussi rapides que le YART mais avec la chute, on a pas mal rétrogradé au classement et on a dû pousser tout du long jusqu’à la fin. BMW et le YART ont eu des soucis et on s’est retrouvés à mener la course alors que sur le papier, on pensait pouvoir finir peut-être à la troisième ou à la deuxième place. Mais on n’a plus fait d’erreur et on a continué à attaquer. À la fin, on n’avait qu’un seul tour d’avance sur la BMW et on n’a pas pu se relâcher. C’est fabuleux de remonter sur la plus haute marche [du podium ici]. Dan, Étienne, toute l’équipe a tellement bien travaillé tout l’hiver, on a montré notre vitesse et pris une revanche sur l’année dernière. C’est juste merveilleux.”
Pour Linfoot, cette première victoire en EWC est la façon parfaite de débuter sa carrière de pilote Yoshimura SERT Motul. “Le dernier relais, vous réfléchissez trop à tout, vous écoutez chaque bruit du moteur, vous changez tôt de rapport, vous rétrogradez en laissant un peu d’espace”, a dit le Britannique. “C’était dur mais j’ai roulé en dessous de la limite, trouvé un bon rythme et gardé la tête froide. C’est fabuleux, je n’ai pas les mots, [c’était] ma première course avec l’équipe, à domicile pour elle. Je veux remercier tout le monde de m’avoir accepté dans l’équipe, de m’avoir aidé en me donnant tout ce dont j’avais besoin. C’est juste une journée incroyable.”
Hanika s’est blessé à l’épaule dans son crash de dimanche matin et la décision a été prise, pour ses équipiers Niccolò Canepa et Marvin Fritz, de terminer la course en duo.
“Je suis vraiment désolé pour mon équipe car c’est de ma faute, j’aurais dû être plus prudent dans ces conditions”, a réagi le Tchèque. “Honnêtement, je ne connais pas vraiment la raison de ce crash, nous devons l’analyser. Mes équipiers ont fait un travail fabuleux en nous ramenant sur le podium, mais c’est très dommage que nous n’ayons pu nous battre pour la victoire. J’aurais probablement pu continuer mais cela aurait été un peu risqué pour mon épaule. Elle n’est pas en parfaite condition, nous avons donc décidé de continuer comme ça [avec deux pilotes].”
Comme le YART, le Yoshimura SERT Motul a dû rattraper du temps perdu, l’équipe ayant lutté pour prendre la troisième place à Kawasaki Webike Trickstar peu après 3h00, elle qui avait dû quitter la lutte pour la tête quand un souci avec le contrôle de traction avait entraîné une chute de Black tout près du terme de la troisième heure.
Le directeur d’équipe du Yoshimura SERT Motul Team, Yohei Kato, a expliqué alors : “Nous avons manqué un reset au niveau du carburant lors de l’arrêt au stand et Gregg a essayé de le faire [en roulant] mais il a appuyé sur le mauvais bouton. Le contrôle de traction ne fonctionnait pas bien et il a fait un high side. Mais les trois pilotes ont été très performants et nous avons vite pu remonter.”
C’est une victoire chargée d’émotion qu’a remportée, dans la course de la Coupe du monde d’Endurance de la FIM équipée par Dunlop, National Motos Honda qui a pris sa revanche après son abandon du Bol d’Or en septembre dernier, où l’équipe était lancée vers le titre en Superstock mais avait dû abandonner à 20 minutes de l’arrivée. Chromeburner-RAC41 a pris la deuxième place devant 3ART Best of Bike dont la Yamaha n°36 a été réparée à la hâte suite à une chute à l’approche de la dernière heure.
“Je suis très content parce que l’année dernière au Bol d’Or, on a perdu la course après 23 heures”, a réagi Sébastien Suchet, le Suisse qui s’est imposé, avec son frère Valentin et le motard français Guillaume Raymond, dans la catégorie Superstock équipée par Dunlop. “Cette année, on voulait terminer la course et on l’a gagnée. Le Bol d’Or a été très difficile mais maintenant, on est tous contents, pour mon équipe et mes équipiers. Et lors de la prochaine course, on va encore attaquer au maximum.”
Reiterberger, qui a terminé deuxième en compagnie d’Illya Mykhalchyk et du nouveau venu au sein du BMW Motorrad World Endurance Team, Sylvain Guintoli, a déclaré : “Nous avons eu un problème avec l’échappement mais cela reste un très bon classement pour nous et nous n’avons pas baissé les bras. Il a fait incroyablement froid [la nuit], plus froid que l’an dernier. J’avais un gant sous mon gant et une veste chaude sous la combinaison mais il faisait quand même super froid, la visière était gelée et je ne sentais plus mes doigts lors des freinages, alors je freinais comme je pouvais.”
Derrière le top 3 au général, Kawasaki Webike Trickstar, qui a détenu un temps la troisième place, a rétrogradé en raison de soucis de sélecteur et d’échappement avant de passer devant le Tati Team Beringer Racing pour la quatrième place à trois heures de l’arrivée.
Bien que n’ayant pas obtenu de sixième victoire synonyme de record aux 24 Heures Motos, le pilote KWT Grégory Leblanc s’est dit satisfait, la quatrième place restant un bon début pour la seconde saison de l’équipe en EWC. La nouvelle recrue Christian Gamarino a pour sa part obtenu son meilleur résultat à ce jour en EWC pour sa promotion dans la catégorie reine Formula EWC, lui qui a aidé le Team 33 Louit April Moto à remporter la Coupe du monde d’Endurance de la FIM en 2023.
Pour le Tati Team Beringer Racing, une cinquième place en Formula EWC est un lancement positif de sa nouvelle alliance avec Honda qui débute cette année, bien qu’un long pit-stop à la mi-journée ait causé une certaine inquiétude. Le Team Bolliger Switzerland a pris une belle sixième place, suivi de BMRT3D maxxess Nevers qui arrive cette saison en Formula EWC. Devancées par Motobox Kremer Racing, huitième, les équipes KM99 et du Wójcik Racing Team EWC ont clôturé le top 10 dans cet ordre après avoir toutes les deux été retardés à plusieurs reprises. Mana-Au Competition, Maco Racing et Honda Viltaïs Racing n’ont pas terminé.
Suivant le trio de tête en Superstock, le Junior Team Le Mans Sud Suzuki a pris la quatrième place, suivi de TCP Racing qui faisait ses débuts en tant qu’engagé permanent de l’EWC. TRT AZ Moto, dont l’équipage comprenait Michael Dunlop, légendaire multiple vainqueur du TT sur l’île de Man – et dont c’était la première apparition avec une Honda –, suit au classement des équipes disputant toute la saison en Superstock, devant JMA Racing Action Bike. Le Team 18 Sapeurs Pompier CMS Motostore, le Team 202 et le Team Players ont tous été retardés par des chutes mais ont vu la ligne d’arrivée après avoir effectué d’importantes réparations.
Le Team Aviobike by M2 Revo et le Wójcik Racing Team STK n’ont pas été classés en raison de soucis techniques, alors que le Tecmas-MRP-BMW Racing Team, ADSS97, le Team Étoile, le Team Slider Endurance, Honda No Limits, Pit-Lane Endurance, l’Uniserv Moto82 Team, le Team Racing 85 by Soleane et le Team 33 Louit April Moto ont tous abandonné.
Pourquoi F.C.C. TSR Honda France a dû quitter la lutte pour la victoire en EWC
F.C.C. TSR Honda France était fermement en lice pour la victoire quand Mike Di Meglio a chuté au début de la deuxième heure, mettant fin aux espoirs de l’équipe d’obtenir un second succès aux 24 Heures Motos. Le Français a déclaré après-coup : “Je faisais attention, mais on n’avait pas de grip sur l’arrière. Je n’attaquais pas car avec le plein de carburant au début [du relais], il faut gérer le freinage, alors je faisais attention quand je doublais des gars, mais j’ai perdu l’avant. La course est encore longue, ce n’est pas génial de débuter comme ça, mais il faut rester calmes.”
Un retour en course chargé d’émotion pour Rea après ses sérieuses blessures
Bien qu’étant tombé deux fois, Gino Rea décrit son retour à la compétition, lui qui a subi de graves blessures à la tête lors d’une chute aux essais des 8 Heures de Suzuka en 2022, comme une expérience “positive”. Le pilote du Wójcik Racing Team a déclaré : “Globalement, c’est positif car je me suis senti bien, la tête était bonne et mon pilotage était bon et mon rythme était OK. Malheureusement, je me suis crashé au premier tour, c’était totalement inattendu [car] j’ai eu un problème avec les freins. J’essayais de les ajuster à chaque freinage, mais je ne trouvais pas vraiment le bon ressenti. J’ai voulu freiner, mais je n’avais pas de freins et j’ai chuté. Mais merci à tous ceux qui m’ont soutenu durant ma rééducation. Sans vous, je ne serais pas là.”
Alt : Honda Viltaïs Racing “ne méritait pas” cet abandon prématuré
Le pilote allemand Florian Alt a déclaré que son équipe Honda Viltaïs Racing “ne méritait pas” la casse moteur qui l’a privée d’un possible podium dès la deuxième heure. La meilleure structure indépendante courant en Championnat du monde d’Endurance de la FIM avait occupé la troisième place en début de course.
“Je ne suis vraiment, vraiment pas content car nous ne méritions pas cela, nous n’avons eu aucun souci durant le test, nous n’avons eu aucun souci l’année dernière et cette fois, c’est dû à du matériel qui ne dépend pas de nous”, a déclaré Alt. “Je suis très déçu pour les mécaniciens, ils ont fait un fabuleux travail et remonté le moteur en deux heures mais en fait, c’était impossible. Nous étions tellement rapides, c’est juste de la malchance mais nous reviendrons, c’est sûr.”
Le Team 33 Louit April Moto, champion en titre, malchanceux
Une autre déception survenue rapidement a frappé le Team 33 Louit April Moto, qui entamait la défense de sa couronne en Coupe du monde d’Endurance de la FIM au Mans mais a été contraint de renoncer en raison d’une casse mécanique peu après 19h30. Guillaume Antiga, l’un des quatre pilotes de sa Kawasaki, a déclaré : “Après le crash de mon équipier Flavio [Ferroni], le radiateur est cassé, la température de la moto est trop élevée et continuer la course n’est pas possible.”
LA SUITE
Le Circuit de Spa-Francorchamps, en Belgique, accueillera le second rendez-vous de la saison EWC, les 8 Heures de Spa Motos, du 6 au 8 juin.
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